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Isabelle

Immersion

L’homme s’avance, seul, d’un pas tranquille mais décidé vers le fleuve. Tout autour c’est désert. Le fleuve coule, suit sa route, ne demande rien. Pour l’homme c’est différent, il suit une forme de vouloir. Mais ce vouloir vient-il vraiment de lui ? Jusqu’où ira-t-il dans le fleuve ? Il ne le sait pas lui-même. Ce qui est sûr c’est qu’il veut se sentir immergé, la tête restera hors de l’eau. A moins que …

Le fleuve ne demande rien, mais que demande cet homme ? Que cherche-t-il ? Il n’y a rien alentours, d’où vient-il ? Il n’y a aucune trace dans ce désert. Une légère brise souffle, assez pour effacer toute trace ? Où veut-il aller ? De l’autre côté, sur l’autre rive ou se laisser glisser par le courant ?

C’est possible … malgré son « vouloir ». Il s’est laissé comme guider. Enfin, arriver au fleuve ! Il n’y croyait plus, toutes ses sensations oubliées qui jaillissent, réveillent son corps, son être. Il se délecte de chaque goutte d’eau. Aujourd’hui, là c’est son nectar, le nec plus ultra comme une pause dans son cheminement, un tourbillon émotionnel et sensationnel qu’il ne pouvait encore pas prévoir quelques instants avant.

L’homme est apaisé, il nage à grandes brasses qui font glisser l’eau par-dessus ses épaules. Il s’est éloigné tout simplement de sa vie d’avant. Il est hors des remous du monde bipolaire. Il ne fait plus qu’un avec l’élément aquatique. Il en voit l’ampleur, la lumière, la profondeur, il en a oublié les monstres et les dangers, pareil pour les remous de sa vie d’avant. Tout simplement …

Le courant le porte, l’emporte. Il évite les tourbillons, surnage, se rapproche du rivage pour échouer finalement sur une petite plage de sable noir bordé de galets. La douceur et la dureté se côtoient, se mêlent, pour lui offrir un moment de répit. Il prend conscience que rien n’est tout blanc, ni tout noir. Le sable gratte et les galets, ronds, caressent. Alors, il replonge dans le fleuve, pour avancer le plus loin possible. Nager, flotter, voguer, garder le cap, et découvrir les horizons, vastes et sans limites, de l’océan.

HHHmm, l’océan … devenir … le voyage … la goutte … la maison … l’océan … le voyage d’une Vie terrestre. Une aspiration puissante de l’instant présent. Une inspiration l’emmenant loin, très loin, très très loin du vouloir, du contrôle. La fluidité l’entraîne … son cœur éclate de joie et son âme susurre : ENFIN. Le PAS-SAGE se vit. L’immersion …

Ira-t-il rejoindre les dauphins comme dans le film « Le Grand Bleu » … ? Est-il prêt à TOUT abandonner y compris sa VIE ?

S’abandonner, passer sans trépasser. Immersion. Nouveau baptême.



Texte collectif / Neptune / 23 juillet 2023

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