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  • Isabelle

Neptune veille

Palmes noires aux pieds, le soleil caressants ma peau, tout mon être est en réjouissance de l'immersion qui se visualise devant ce lac aux eaux turquoises.

J'avance tel un canard à reculons... Un fou rire de joie gagne mon cœur.

Les roseaux murmurent leurs tendres chuchotements.

Et, ça y est, de l'eau jusqu'aux mollets, je me lâche en toute confiance, en arrière.

Un délice suprême, une douceur exquise, une fraîcheur surprenante.


La fraîcheur de l'eau m'accueille et m'enveloppe comme un cocon aquatique. Mon corps s'enfonce dans l'eau pour ensuite remonter. Je flotte et j'adore cette sensation de me laisser porter. Je ferme les yeux et savoure le soleil sur mon visage. Mes oreilles captent les bruits alentours... un canard qui se pose à côté de moi, une mouette qui plonge dans l'espoir d'un poisson...


La vita è bella...

Je barbote, je nageotte, je ressors et m' ébroue la tête comme le ferait un chien hors de l'eau. Il n'est pas temps de sortir. Allez, je plonge et remonte le plus loin possible., comme un grèbe, sans sa huppe. Une bouffée d'air, j'y retourne. Non pas vers la côte, dans l'autre direction. Une pensée un peu folle me traverse : " Traverse ".

La grande traversée, me retrouver de l'autre côté du lac. L'eau est si belle. Elle a perdu sa couleur turquoise mais le bleu est profond, il invite. Pas de doute, c'est dans ce sens, je continue. Un clin d'œil vers le rivage, mon point de départ. Un autre vers l'autre rive. Pas envie de mesurer les longueurs - d'ailleurs je suis trop " dedans ", l'eau ne se mesure pas comme ça. Je perds la mesure, mais heureusement pas mes forces. Je nage.

Je nage, tranquille, paisible, une brasse après l'autre. C'est la seule pensée, comme une obsession, comme un mantra, une brasse après l'autre, et encore et encore. Et j'avance ainsi, je ne sais combien de temps. Puis je me retourne.


Me voilà bien avancée, un peu comme au milieu de nulle part, autour de moi de l'eau, de l'eau et encore de l'eau, les berges semblent loin de tous les côtés. Ai-je été un peu trop optimiste? Ai-je pied?

J'aime cette sensation de solitude d'eau sur mon corps.


Pas pour moi la solitude angoissante du milieu du lac! Je bifurque, rejoins le bord aussi vite que je peux, mais pas côté roseaux, où se cachent les couleuvres, nager vers une niche de rochers dans leurs reflets miroitant et me défaire de mes attributs maillots et laisser la lente coulure de la cascade fraîche. Courage, j'y suis presque ! Mais...


Des algues visqueuses, filandreuses me frôlent, s'enlacent et s'entortillent autour de mes jambes, de mes bras. Elles s'agrippent à moi, m'attirent vers les profondeurs. La panique me gagne, je me débats, arrache les filaments et finis par m'en libérer. Je me dépêche de gagner les rochers et m'y installe. Le soleil me réchauffe le corps et le cœur puis, apaisée, je contemple les eaux du lac. Tour à tour bienveillantes ou traîtresses, je me dis qu'elles sont une bien belle métaphore de la vie.


Métaphore ou dualité...

Bienveillante ou traîtresse...

Paisible ou dangereuse...

Ressentir...

Reconnaître ses limites...

Dire Non... Dire Oui....

La Sagesse 🙏

La vie est une aventure...


Palmes noires aux pieds, le soleil caresse ma peau, tout mon être est en réjouissance de l'immersion qui se visualise devant le lac aux eaux turquoises.

Neptune veille...

Je me lâche en arrière et m'immerge en toute confiance.


FIN


Bettina – Sandrine – Jacqueline – Erika – Coralie – Marianne – Anne – 23.07.2023

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