Il y a d’abord un champ de blé, pas encore mûri par le soleil. Un champ vert particulier : avec du bleu et du gris, les tiges alignées, pas très hautes encore. Et dans ce champ aux lignes symétriques, des points rouges, beaucoup de points rouges. Des points qui paraissent alignés aussi, mais en réalités ils sont rebelles et surgissent où ils veulent.
Bien évidemment ils apparaissent dans des coins inattendus comme dans la caillasse ou encore à l’entrée de la grange. J’aime ces notes de couleur imprévisible et joyeuse. J’ai toujours eu l’impression qu’il s’agissait de l’annonce de l’été comme un précurseur.
Précurseur de mille soleils et mille splendeurs sous la douce chaleur. Une invasion de points rouges qui n’est pas une maladie mais un bienfait. Et par-dessus tout ça, l’alouette qui frétille de tout son chant dans le bleu du ciel. Il me vient l’envie de saluer l’été d’un grand coup de chapeau de paille et de m’installer dans cette toile digne d’Auguste Renoir. En célébration…
Inspiration tout en impression, et même une chanson « Jolis coquelicots Mesdames »… Fleur des champs si simple et si tendre. Tu courbes l’échine, gracile, mais tu te fais remarquer, nul ne peux t’ignorer. Tu incarnes l’été, la chaleur, le vent qui te berce.
L’inspiration poétique d’un chanteur…HHHmmm ! Et moi, mon cher coquelicot, que m’inspires-tu ? Quel est ton murmure ? Me vient le sourire de ma Maman… tant amoureuse de ce délicieux végétal à la couleur sanguine. Couleur de mon sang, couleur de son sang, couleur du sang de mes ancêtres… Quel héritage ! Un honneur me traverse dans cette prise de conscience… Profondément émue, mon lien s’élargit à toute l’humanité. Me vient d’un seul coup, en vision, le règne animal aussi. Merci du voyage merveilleux coquelicot et longue vie à toi.
En lisant ce texte me revient en mémoire un autre texte rédigé lors d’un atelier d’écriture. «Des coquelicots dans la neige»… J’adore cette image imaginaire qui ouvre tous les possibles et m’emmène dans un monde de beauté et de pureté.
Fleur rouge, fleur fragile qu’on a traitée en parasite. C’est notre âme qui se meurt avec toi quand s’épandent les produits « phytosanitaires ». Euphémisation, édulcorant de notre destruction massive. Nous aspirons à ce que tu retrouves ta santé, coquelicot, et nous, avec toi et la multitude de ton rouge, un peu du salut de notre âme.
Coquelicot, joli coquelicot, tu étais encore en devenir dans mon champ de blé. Tu es en fleur depuis, et tu as inspiré toutes les femmes dans ce groupe. Tu es resté rebelle, tu n’as pas suivi l’alignement des blés, tu t’es échappé, tu as poussé parmi les pierres, illuminé les tableaux de peintres célèbres, tu as inspiré les chansonniers, fait ressurgir des émotions, on t’a même imaginé dans la neige. Et tu as survécu à toutes les pulvérisations de ceux qui te voyaient en parasite. Merci gentil coquelicot Mesdames !!!
Erika – Coralie – Marianne – Anne – Bettina – Sandrine – Jacqueline - 23.07.2023
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